Edito de Susan Boos, présidente du Conseil suisse de la presse
Le rapport annuel 2024 est prêt (link). Il revient sur des décisions emblématiques de l’année écoulée, sur des thèmes aussi divers que les embargos, la culture de l’erreur ou la discrimination. On peut les résumer comme suit: un embargo ne signifie pas une interdiction de faire des recherches, les erreurs doivent être corrigées sans délai et en toute transparence, la critique envers les minorités est permise, mais pas sans preuves ni de manière généralisante.
La publication des Lignes directrices sur l’intelligence artificielle a également marqué l’année 2024. Ces lignes directrices sont concises et offrent une aide bienvenue dans le quotidien des journalistes. Le Conseil suisse de la presse n’a jusqu’ici pas eu à se prononcer sur une plainte liée à un mauvais usage de l’IA, mais l’obligation de déclarer les contenus produits par l’IA fera encore parler d’elle. Les lignes directrices mentionnent: «Les contenus créés à l’aide d’un programme d’intelligence artificielle doivent être signalés comme tels. Le Conseil de la presse recommande la plus grande transparence en la matière». La forme que devra revêtir cette déclaration n’est pas encore définie. La question se pose en particulier pour les images générées au moyen de l’IA. Cette thématique sera traitée dans le courant de l’année 2025.
Le Conseil suisse de la presse a par ailleurs remanié deux directives dans le courant de l’année 2024: la directive 10.1, portant sur la séparation entre partie rédactionnelle et publicité, et la directive 3.7, portant sur les sondages.
Quant au nombre de plaintes, il a grimpé à 130 au cours de l’année 2024, contre 104 en 2023. La tendance est nettement à la hausse. Il est notoire que la population, en ces temps incertains sur le plan politique, se montre plus attentive et critique envers les médias et dépose plus de plaintes. Le Conseil suisse de la presse a traité plus d’une centaine de plaintes en 2024 et a constaté une atteinte au code de déontologie dans 21 cas. Il a rejeté les autres plaintes ou n’est pas entré en matière, car elles étaient manifestement infondées.
Nous renonçons à partir de cette année à publier un annuaire. Celui-ci paraissait sous forme numérique, mettait l’accent sur certaines thématiques et contenait des données statistiques. Par rapport à l’annuaire, notre newsletter est plus ancrée dans l’actualité et nous permet d’approfondir en tout temps des sujets importants. Les statistiques annuelles figurent désormais dans le rapport annuel.
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