I. En fait
A. Dans son édition du 5 avril 2007, sous le titre «Des fitness à l’esprit peu sportif. Seul quatre fitness sur les neuf testés proposent une prise en charge sérieuse» «Bon à Savoir» a publié les résultats d’une enquête menée dans neuf succursales romandes de cinq chaînes de centres fitness. Véronique Kipfer relate dans le texte: «Avant d’opter pour un fitness il est donc conseillé d’effectuer une séance d’essai pour juger de sa qualité. Mais attention: une enquête conjointe de ‹Bon à Savoir› et ‹On en parle› (RSR La Première) démontre que le sérieux de la prise en charge varie beaucoup et ce, même entre les succursales d’une seule chaîne.» Après d’autres exemples, l’article cite celui des centres X., «où on note en outre une philosophie d’entraînement commune, qui ne cible que l’exercice de la force. ‹C’est un manque assez grave›, remarque Jean-Marc Gilliéron, maître de sport au Service des sports UNIL-EPFL, qui a élaboré notre grille d’analyse. ‹Selon les principes physiologiques, l’irrigation de l’ensemble de la musculature est nécessaire pour améliorer l’activité musculaire. Ainsi, un échauffement cardiovasculaire stimulera la fréquence cardiaque et aura un effet bénéfique sur le cœur.› X. Lausanne est donc seulement ‹satisfaisant› et la succursale genevoise, dont le moniteur a été moins présent et n’a pas effectué d’entretien de santé complet, ‹insatisfaisant›. (…) Face à notre constat alarmant, les responsables des centres ont avancé diverses explications: (…) Y., responsable du marketing chez X., précise que l’enseigne est spécialisée dans la musculation préventive et thérapeutique, d’où l’absence d’entraînement cardio.» Dans un encadré à coté de l’article principal «Bon a Savoir» décrit en détail le déroulement de l’enquête et les critères d’évaluation.
B. Par courrier du 13 avril 2007, X. à demandé de «Bon à Savoir» «une rectification de la grille d’analyse. «Vous comparez des offres complètement différentes, ce n’est pas un bienfait pour les consommateurs, c’est plutôt une tromperie en lisant la statistique. X. est spécialisé sur la musculation préventive et thérapeutique. Nous offrons pas de cardio et wellness (l’échauffement et le retour au calme ne sont pas nécessaire pour la musculation de la santé.» Avec les corrections y relatives l’appréciation globale de X. dans le test de «Bon à Savoir» serait «bon» et celle de X. Genève «satisfaisant».
C. Le 18 avril 2007 «Bon à Savoir» a répondu que «notre grille d’analyse a été soigneusement établie avec le Service des sports de l’Université de Lausanne et de l’EPFL, puis appliquée indifféremment à tous les établissements visités dans le cadre de notre test. Votre responsable du marketing, Y., a déjà eu l’occasion d’exprimer votre opinion, à savoir que, selon vous, l’entraînement cardio et le retour au calme ne sont pas utiles par rapport aux exercices proposés (…) Cet avis, il a été clairement rapporté dans l’article.»
D. Le 4 mai 2007 X. s’est adressé au Conseil suisse de la presse pour se plaindre de la publication des informations inexactes (chiffres 1 et 5 de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste»).
E. Conformément à l’art. 9 al. 3 du règlement du Conseil suisse de la presse, la présidence doit refuser les plaintes manifestement infondées, ainsi que celles qui ne relèvent pas de la compétence du Conseil.
F. La présidence du Conseil suisse de la presse composée par Peter Studer (président), Sylvie Arsever et Esther Diener-Morscher (vice-présidentes) a liquidé la présente prise de position le 17 août 2007 par voie de correspondance.
II. Considérants
1. Les critères des tests n’ont pas à tenir compte des intérêts de la branche ni des dispositions (minimales) de la loi. Un vernis scientifique peut toutefois tromper le lecteur sur l’objectivité réelle d’un teste de consommation. Plus généralement, les résultats diffèrent en fonction des questions posées, de la composition de la série des produits et des méthodes utilisées. C’est pourquoi il est nécessaire de signaler clairement les sources et la provenance, les raisons d’être et les intentions du test.
2. De l’avis du Conseil de la presse, la rédaction du «Bon à Savoir» s’en est tenue à ces conditions et a présenté avec suffisamment de clarté les critères du test, le procédé ainsi que les principaux résultats. La rédaction du «Bon à Savoir» n’était pas liée par la critique exercée par la plaignante à l’encontre des critères du test ni par l’exigence d’une appréciation différenciée des centres d’entraînement de X. Elle a néanmoins reproduit la prise de position de la porte-parole de X. Dans ces conditions, «Bon à Savoir» n’a pas violé le devoir de la recherche de la vérité (chiffre 1 de la «Déclaration») et n’avait pas à publier la rectification exigée (chiffre 5 de la «Déclaration») par la plaignante.
III. Conclusions
1. La plainte est rejetée.
2. «Bon à Savoir» n’a violé ni le chiffre 1 (Recherche de la vérité) de la «Déclaration des devoirs et des droits du/de la journaliste» ni son chiffre 5 (Rectification).